Pourquoi regarder LE JOUR DES CORNEILLES de Jean-Christophe Dessaint ?

Un enfant vit au cœur de la forêt, élevé par son père, un colosse tyrannique qui y règne en maître et lui interdit d’en sortir. Le garçon grandit en sauvage, ignorant tout de la société des hommes, et avec pour seuls compagnons les fantômes qui hantent la forêt. Mais un jour, il se trouve obligé de se rendre au village le plus proche. Il y fera la connaissance de la jeune Manon et son existence en sera chamboulée.

Réalisé par Jean-Christophe Dessaint, précédemment directeur de l’animation sur plusieurs films dont le célèbre Chat du Rabbin de Joann Sfar et Antoine Delesvaux, et qui vivait ici sa première expérience en tant que cinéaste, Le Jour des corneilles s’inscrit dans une veine plutôt fantastique non dénuée de poésie et de mystère avec des créatures aux physiques étranges et des histoires qui ne le sont pas moins. La forêt y joue un rôle déterminant qui oscille entre douceur protectrice et cruauté brutale, tout comme le village voisin unique en son genre. Le Jour des corneilles traite de la vie, de l’amour, mais aussi de la guerre et de la mort, le tout sous la forme ludique d’un conte enchanteur particulièrement irrésistible aussi bien pour les petits que pour leurs aînés.

Les personnages animés sont vocalement doublés par des acteurs de renom tels Jean Reno dans le rôle de l’ogre, puis Lorànt Deutsch dans celui du jeune garçon. Et c’est Isabelle Carré qui interprète Manon, la fille qui contribuera à changer la destinée du héros. Ils sont entourés de Claude Chabrol qui devait décéder peu de temps après avoir achevé sa prestation dans ce film, Bruno Podalydès, Philippe Uchan et Chantal Neuwirth entre autres.

Le Jour des corneilles est au départ un roman québécois écrit par Jean-François Beauchemin et pas particulièrement destiné aux enfants. Une fois les droits d’adaptation cinématographique acquis, il fut décidé d’en faire un film d’animation sous prétexte que les situations qui y sont narrées ne correspondent pas à une réalité tangible, devenant par conséquent plus difficiles à exprimer dans le cadre d’un film classique. Le travail d’adaptation réalisé par la scénariste Amandine Taffin pour transformer une œuvre nullement écrite à l’origine dans une veine scénaristique justement, et plutôt conçue pour les adultes, en une aventure filmique animée à destination du jeune public, fut long et colossal. Mais le résultat est là, comme vous aurez pu le constater par vous-même, probant et magistral.

Pour ce qui est du graphisme, le réalisateur Jean-Christophe Dessaint l’a voulu aussi bien proche de l’univers du cartoon américain en ce qui concerne les personnages, que de la peinture impressionniste au niveau de la lumière et de l’éclairage propre à chaque séquence. Le mariage de ces deux éléments bien distincts exigea près de trois ans de travail, et au final Dessaint se déclara satisfait de par le fait qu’aucun facteur n’empiète sur l’autre ni ne gêne l’immersion du spectateur dans la nature en compagnie du jeune héros, qu’il compare à Tarzan dans sa manière de vivre isolé du monde des hommes. Et puis vous l’avez vu, le fils Courge se lie d’amitié avec une corneille qui apprend à prononcer deux mots, chose qui permet à l’oiseau de communiquer avec l’enfant. La corneille, généralement désignée comme oiseau de malheur, échappe donc dans ce film à son statut habituel puisqu’elle contribuera in fine au bonheur retrouvé du jeune Courge et de son père.

Le film Le Jour des corneilles a été fabriqué entre différents studios en Europe et à l’étranger, de la Belgique au Luxembourg en passant par la Corée du Sud, chose courante dans le domaine des films d’animation nécessitant des spécialisations diverses, mais qui contribue certainement à rallonger la durée de bouclage d’un projet.


PARCE QUE c’est un petit bijou d’animation qui mérite d’être partagé en famille.

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