Alexandre Mathis Le pitch: Bax, un policier suisse, enquête sur un trafic de cannabis. Il demande à un stagiaire de mener une mission sous couverture, mais rien ne se passe comme prévu.
Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu de nouvelles de la Suisse allemande. Depuis la retraite de Federer et la mort de Godard, la Suisse est un peu (trop) sortie des radars français et c’est bien dommage. Tschugger, c’est l’occasion rêvée de retourner au pays “plat” selon Obélix dans Astérix chez les Helvètes.
Et cette absurdité du personnage de Goscinny et Uderzo n’aurait pas juré dans le cadre de Tschugger, série policière hilarante créée par David Constantin et Mats Frey. A savoir Bax, un flic un peu borderline, assez bête quoique parfois efficace, qui mène la chasse au trafic de drogue. Et c’est lors de l’une de ses sorties disons aléatoires, que se révèle une affaire bien plus sombre et complexe.
Vous l’aurez compris il ne faut pas prendre trop au sérieux cette plongée dans le canton valaisan avec son commissariat sorti des plus belles années des séries allemandes qui passaient sur France 3 et son enquête burlesque. On se retrouve quelque part entre Brooklyn Nine Nine, la moustache et la maladresse de l’inspecteur Clouseau de La Panthère rose et P’tit Quinquin pour le ton décalé.On pense aussi aux flics moustachus du clip Sabotage de Beasties Boys pour ce mélange d’action, d’image rétro et de ton décalé.
Tschugger n’est pas tant une parodie qu’un pastiche. La parodie grossit les traits pour se moquer, tandis que le pastiche se sert des codes d’un genre pour créer un décalage mais toujours empreint d’un certain premier degré. En clair, Tschugger se rapproche plus d’un OSS117 de Michel Hazanavicius que d’un sketch du Palmashow.
Tout va très vite, est très drôle et fourmille d’idées dans Tschugger. D’abord grâce à son héros loser qui ponctue le récit de sa voix off. Une vanne entre mille, quand il demande à son collègue s’il aimerait avoir des enfants un jour, ce dernier lui répond qu’il a envoyé un faire-part pour la grossesse de sa femme (qui est très très enceinte à l’écran). Observation de Bax en voix off : si on le trouve sympathique, c’est qu’il sait nouer des liens fort avec ses collègues et les écouter.
L’autre atout de la série est son commissariat et son village, avec ses trognes, ses personnages secondaires. Tschugger régale, file à mille à l’heure et les 5 épisodes de 30 minutes chacun se dévorent. Bonne nouvelle, il y a encore trois autres saisons.
Parce que cette série policière suisse, proche de l’univers des frères Coen, est interprétée uniquement par des acteurs non-professionnels, dont le créateur de série David Constantin lui-même, dans le rôle principal.
