Pourquoi regarder THE VILLAINESS de Byeong-Gil Jeong ?

Présenté hors compétition au festival de Cannes en mai 2017, The Villainess, autrement dit « la méchante », a été accueilli par une standing ovation de plusieurs minutes. Mêlant action et drame, cette production sud-coréenne a été réalisée par Byeong-Gil Jeong, à qui on doit aussi le thriller Confession of Murder.

Comment ne pas penser à Nikita ou à Kill Bill devant The Villainess ? L’héroïne de cette histoire qui s’ouvre sur une scène de massacre d’anthologie est une redoutable tueuse maniant aussi bien les armes à feu que les poignards, et capable d’impressionnantes prouesses physiques. Recrutée par les services secrets, elle s’apprête à commencer une nouvelle vie quand son passé violent et tragique refait surface.

Vue précédemment dans Thirst, ceci est mon sang, la comédienne Kim Ok-vin interprète cette « villainess » qui, plus d’une fois dans le film, se retrouve le visage éclaboussé de sang. L’actrice se souvient : « Tout ce sang et les ecchymoses finalement c’était la routine des scènes d’action. Mon menton, lui, a failli devenir carré à force de serrer la mâchoire pour avoir la mine sombre de mon personnage » !

Véritable morceau de bravoure, la scène d’ouverture de The Villainess ne manque pas de faire son petit effet. En caméra subjective, c’est-à-dire en nous faisant adopter le point de vue du personnage, elle nous fait participer à une expédition punitive où l’héroïne neutralise des dizaines d’adversaires qui tentent de l’empêcher d’avancer. Ce carnage de plus de cinq minutes filmé à la façon d’un jeu-vidéo favorise une immersion totale dans l’action et témoigne du souci d’efficacité du metteur en scène. Ce dernier reconnaît volontiers son goût pour les séquences tournées en caméra portée. D’ailleurs, quand son héroïne se retrouve à un moment sous une voiture, il n’a pas hésité à la faire suivre sous le véhicule par la caméra.

Le réalisateur Byeong-Gil Jeong a un parcours assez atypique. Après une formation de cascadeur à Séoul, il a exercé comme tel avant de passer à la réalisation en signant un documentaire sur… les cascadeurs : Action Boys, puis de se tourner vers la fiction. Il confirme que si The Villainess fait penser à Nikita, c’est délibéré. Le metteur en scène n’a pas oublié le choc qu’il a ressenti en découvrant le film de Luc Besson à l’âge de dix ans, et il a voulu lui rendre hommage. De plus, The Villainess représentait pour lui une sorte de défi. Il revendique de faire le contraire de ce qu’on lui dit de faire. Et comme les gens affirment qu’un film d’action porté par une femme ne marcherait pas, il s’est dit « Et si on essayait au moins » ?

La comédienne Kim Ok-vin a accompli 90% des scènes d’action sans être doublée. Elle s’est réjouie de pouvoir montrer ses compétences sportives. « Je m’entraîne pas mal pour me maintenir en forme, mais jusqu’ici on ne m’avait pas sollicitée pour un rôle vraiment physique ». Avant le tournage, elle s’est préparée en allant quotidiennement dans un centre de formation pour cascadeurs pendant quatre mois. Pourtant, selon elle, le plus difficile face à la caméra ce n’était pas les cascades mais de faire passer la dimension émotionnelle : « Cette jeune femme a beau être une machine à tuer, elle est constamment minée par la tristesse »…


PARCE QUE ce film d’action spectaculaire a été primé et récompensé des récompenses les plus populaires en Corée du Sud.

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