Alexandre Mathis Quoi de plus somptueux que les grands espaces américains : ses canyons, ses panoramas, ses animaux sauvages ? Ça tombe bien, L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux nous plonge dans les sublimes vallées du Montana, le tout filmé en cinémascope, pour en mettre encore plus plein les yeux. Le film s’ancre dans la grande tradition de l’Americana, si chère aux westerns, qui raconte l’Amérique par son décor et son contraste entre les villes et la campagne.
C’est d’ailleurs un film qui montre cette dichotomie : une mère très citadine (Kristin Scott Thomas) et sa fille (Scarlett Johansson), amputée après un accident de cheval, viennent voir un vieux cow-boy un brin revêche (Robert Redford) pour justement sauver le cheval traumatisé par l’accident. Il y est question de l’amour de la nature, et donc des équidés. Mais pas seulement.
C’est aussi un grand film sur la résilience humaine. À travers la figure du cheval, Robert Redford, acteur et réalisateur, raconte aussi comment la nature, le calme et la communication pansent les plaies. C’est le cas pour la jeune fille, pour sa mère, mais aussi pour lui, depuis longtemps reclus dans son ranch et qui a oublié le goût du partage.
L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ne sort pas par hasard. Sorte de version “gentille” de Clint Eastwood, Redford incarne aussi l’Américain qui aime porter les santiags, et connaît les vraies valeurs. Le film arrive après le mythique Out of Africa, grand film d’amour et d’aventure ainsi que Et au milieu coule une rivière, qu’il réalise déjà lui-même et qui se passait déjà dans le Montana. L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux est en quelque sorte le film-somme de sa carrière et de ce qu’il incarne dans l’imaginaire collectif. Un grand film américain, à la partition musicale de Thomas Newman aux accents de John Williams chez Steven Spielberg. Un grand film, tout simplement.
PARCE QUE ce film culte est un peu le film-somme de Robert Redford acteur et réalisateur.
