Pourquoi regarder DARK WATERS de Todd Haynes ?

On loue souvent le fameux « bon sens » paysan, à raison d’ailleurs… Qui mieux placé que nos agriculteurs pour non seulement nous nourrir mais aussi être les témoins privilégiés de la nature : de l’émerveillement annuel d’une moisson aux périls environnementaux. C’est plutôt ce 2e cas de figure qui est au cœur du film de Todd Haynes.

Dark Waters évoque une histoire vraie qui fait désormais partie de ces cas entrés dans l’histoire de la justice américaine. Vous allez suivre le combat acharné d’un avocat d’affaire contre un géant de l’industrie. Alerté par un paysan voisin de sa grand-mère à la campagne, notre homme va constater les ravages de rejets toxiques sur les nappes phréatiques. Des conséquences catastrophiques non seulement pour les cultures mais aussi pour les consommateurs de ces « eaux sombres » qui donnent leur nom au film.

C’est Mark Ruffalo qui donne corps à cet avocat émérite nommé Robert Bilott dans la réalité. Une prestation digne et forte qui rend le plus beau des hommages à son engagement…

Mark Ruffalo trace un parcours assez particulier au sein de l’industrie du cinéma. Pour l’immense partie des spectateurs, il restera pour l’éternité celui qui a incarné Bruce Banner, savant de génie victime des rayons gamma et qui laisse régulièrement s’échapper son double très très colérique – Hulk. Ruffalo a joué le rôle de ce superhéros Marvel qui passe au vert quand son hôte voit rouge, en clair quand il se met en colère ! Mais ne réduisons pas le comédien américain à l’univers très lucratif de Marvel. On croise sa silhouette sur nos écrans depuis le milieu des années 90, généralement dans des seconds rôles marquants, comme dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry, Collateral de Michael Mann, Zodiac de David Fincher ou Shutter Island de Martin Scorsese…

Dans Dark Waters, il s’est plié à la fameuse méthode de l’Actor Studio, prenant beaucoup de poids pour ressembler le plus possible au véritable avocat qu’il montre à l’écran. C’est une profession qui est maintes fois apparue sur nos écrans dans des films pour certains remarquables. Nous pourrions citer Le procès d’Orson Welles en 1962, adapté du roman de Kafka, dans lequel on retrouvait le cinéaste en personne aux côtés d’Anthony Perkins, Jeanne Moreau ou Romy Schneider.

Quitte à convoquer les grands noms du 7e art, évoquons Sydney Pollack dont La firme en 1993, offrant à Tom Cruise le rôle d’un jeune et ambitieux avocat se rendant compte, un peu tard, qu’il avait en fait intégré un cabinet au service de la mafia… Citons aussi Le Mystère von Bülow de Barbet Schroeder en 1991 avec Jeremy Irons et Glenn Close, qui relate le procès d’un notable accusé d’avoir plongé son épouse dans un état végétatif. N’oublions pas Philadelphia de Jonathan Demme en 1994, film dans lequel un avocat atteint du sida (Tom Hanks) va en convaincre un autre (Denzel Washington) de le défendre face à son cabinet qui veut l’accuser de mœurs légères et le licencier.


PARCE QUE ces histoires vraies du quotidien sont une des spécialités du cinéma américain, et les films de procès ou de procédure sont même un genre en soi.

Voir le film

Articles recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *