Pourquoi regarder BABY ASSASSINS de Yugo Sakamoto ?

Baby Assassins ne perd pas de temps, c’est le moins que l’on puisse dire. Le film commence direct sur une scène de combat folle, violente et énergique. Une jeune femme (l’une des héroïnes) passe un entretien d’embauche. Devant le comportement de vieux moralisateur de l’employeur, elle lui tatane la tronche. Tous les employés y passent ensuite dans des bastons dignes de jeux-vidéos d’action contemporains. Tout le film est à cette image : efficace, nerveux, et volontairement absurde dans ce déchaînement de coups.

Passé les premières minutes, Baby Assassins, qui a déjà une suite sortie au Japon tellement le film a eu du succès, questionne cette violence. Quand un pauvre vendeur de beignets se fait massacrer par un yakuza à cause d’une blague innocente, la violence devient non seulement gratuite mais aussi cruelle. Le travail du cinéaste Yugo Sakamoto rappelle alors les grandes heures de Takeshi Kitano quand, dans Sonatine ou Violent Cop, il ridiculisait la figure du yakuza précisément en montrant l’absurdité de sa violence. Chez Sakamoto comme Kitano, le crime est normalisé mais pas banalisé.

Baby Assassins n’en perd pas son côté fun. Les deux héroïnes, Mahiro et Chisato, n’ont aucun état d’âme à refroidir une cible. Pourtant, elles se scandalisent du harcèlement en ligne : “Comment peut-on être aussi méchant ?” Elles ne comprennent pas non plus pourquoi elles se font virer de leurs jobs alimentaires alors qu’elles viennent de briser la nuque de la gérante et de frapper la tête d’un client. Il y a aussi cette scène hilarante des yakuzas qui se prennent aux jeux lorsque des serveuses leur font répéter de fausses formules magiques. 

C’est enfin et surtout un film sur deux adolescentes qui parfois s’amusent, parfois s’engueulent. Le film alterne les séquences d’actions et celles de vie quotidienne. On les voit manger, jouer à la switch, dormir, oublier leur clef (ou leur flingue) comme on le ferait dans une sitcom. Là encore, le film a la même démarche qu’un Kitano : ne pas oublier que ces histoires se déroulent dans un monde très banal, rempli par le quotidien. Et c’est paradoxalement ce qui rend Baby Assassins encore plus fun.


PARCE QUE sa violence fun et décomplexée rappelle le cinéma de Kitano.

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