Hyper-agressif, gore, trash, sauvage et cartoonesque. Voilà l’ambiance qui règne tout au long de ce jeu de massacre foldingo ou un jeune homme looké avec un tee shirt à l’effigie de Batman, se présente un jour chez le père de sa petite amie pour l’exterminer à coups de marteau. Celui-ci ayant naguère abusé de sa fille. Mais la confrontation entre les deux hommes dégénère en un face à face sanglant avant que d’autres protagonistes ne se pointent.
Entre les coups de poings qui pleuvent, des coups de couteau dans le bide, des étranglements à l’arrache, des jets de sang, une tête coupée qui traîne, des bastons sauvages, une torture à la perceuse électrique, des coups de fusil et quelques macchabées, Why don’t you just die joue avant tout la carte de l’outrance visuelle. A cet égard, le metteur en scène russe Kirill Sokolov s’amuse comme un petit fou en rendant aussi bien hommage au Sam Raimi d’Evil Dead dans la multiplication acrobatique de ses angles de caméra qu’à Sergio Leone pour certains gros plans de visage et la musique qui semble sortir d’un western spaghetti.
Présenté avec succès dans beaucoup de festivals de genre dont le « Paris International Film Fantastique Festival » en décembre 2019 ou il obtenu le Prix du public haut la main, Why don’t you just die est parfaitement résumé par certains critiques qui ont qualifié le film de Sokolov de « western d’intérieur » et son metteur en scène de « Tarantino Russe ».
Why don’t you just die est le premier long métrage de Kirill Sokolov qui, alors à peine âgé de trente ans, tourne donc ce Papa Sdokni, titre original signifiant en russe « Crève papa ! » Le jeune metteur en scène a tout de même galéré pour trouver des producteurs dans un premier temps car dit-il, à la lecture du scénario, on ne peut pas deviner que son film est une comédie macabre. Why don’t you just die devenant drôle à cause de l’ironie du jeu des acteurs et des effets musicaux volontairement appuyés.
Ultracinéphage, Kirill Sokolov, né en 1989, dévore plusieurs films par jour avant de se lancer dans la réalisation de courts métrages dont l’un, intitulé The Outcome, montre des médecins délaissant un patient pour s’occuper d’une chaise malade ! Dans ce court, Sokolov use d’un humour absurde et provocateur qui caractérise son style et qui préfigure grandement le ton de son Why don’t you just die. Un film qu’il a longuement conceptualisé sous la forme de 1500 storyboards afin de ne laisser aucun plan au hasard pendant le tournage.
Il est bien loin le bon vieux temps du cinéma classique russe ou Eisenstein et Tarkovsky régnaient en maitre sur le septième art soviétique. Car depuis les années 2000, de jeunes cinéastes russes se mettent au diapason du cinéma hollywoodien populaire avec des films de genre allant de la science-fiction imposante (comme les films de Timur Bekmambetov Nighwatch et Day Watch) à la série B hargneuse filmée en caméra subjective (Hardcore Henry) ou le film catastrophe avec Subwave ou le métro moscovite est victime d’une gigantesque inondation.
PARCE QU’UN jeu de massacre gore et déjanté filmé comme du Sergio Leone et traité façon cartoon.