Jacques Levy Qui n’aime pas le printemps ? Le personnage principal de When Fucking Spring is in the Air (en gros : Quand ce putain de printemps débarque) redoute pourtant cette belle saison : le réchauffement de la température est contre-indiqué pour la conservation du cadavre de sa grand-mère… Dans ce portrait sensible d’une ado à fleur de peau et confrontée à une crise existentielle, l’humour (plutôt noir) n’est jamais loin.
Le scénario de When Fucking Spring is in the Air explore les liens familiaux sous une multitude de facettes. Les blessures de l’enfance et l’abandon sont des thèmes qui touchent de près le metteur en scène et sa co-scénariste Heleen Suer. Danyael Sugawara a en effet été marqué par le départ de son père au Japon après le divorce de ses parents. Sa coautrice, mère de deux enfants adoptés, porte la plus grande attention à la question de la maternité et à la place des mères de naissance.
Le réalisateur Danyael Sugawara, lui-même de mère polonaise, évoque ici un problème rarement abordé, celui des euro-orphelins. Ces enfants de Pologne, et d’autres pays d’Europe de l’est, dont un ou les deux parents partent gagner leur vie à l’étranger, sont confiés à des orphelinats ou à leurs grands-parents et grandissent loin de leurs géniteurs.
Le problème des euro-orphelins est tellement sensible en Pologne que même si le film est situé dans ce pays et a été tourné en polonais, une partie du financement qui devait être accordée par un organisme polonais a finalement été annulée. La commission, renouvelée après des élections et plus marquée à droite, a considéré que cette question de l’abandon des enfants n’existait pas -en dépit des milliers de cas recensés- et que l’image de la Pologne serait entachée par le film.
PARCE QUE cette histoire de passage à l’âge adulte parle avec justesse de l’adolescence, de ses colères, de ses angoisses et de sa fougue.
