Pourquoi regarder THE MOON de Kim Yong-Hwa ?

Autant grand spectacle visuel qu’interrogation sur les dessous de la nouvelle conquête spatiale, The Moon tire son épingle du jeu en conjuguant habilement scènes d’action dantesques (formidables séquences de pluies de météorites) et densité d’un scénario complexe.

Là où usuellement, les films de mission spatiale en perdition sont submergés de longues séquences où des scientifiques se lancent dans des tirades nourries d’un jargon scientifique incompréhensible pour le commun des mortels, Kim Yong-Hwa prend le parti de se recentrer essentiellement sur un élément humain général. Bien que dégraissé pour aller souvent à l’essentiel, The Moon ne se contente pas d’installer son scénario autour de la survie d’un astronaute, en ne laissant jamais de côté le désarroi de l’équipe restée sur Terre, quasi-impuissante dans cette situation.

Comme la plupart des films de genre sud-coréen, The Moon n’oublie pas de glisser ici et là des commentaires grinçants. Au moment où la conquête de l’espace est redevenue un enjeu économique planétaire, faisant entrer en jeu de nouvelles nations (aux côtés des USA et de la Russie, la Chine, bientôt l’Inde et sans doute d’autres se sont lancées dans la course), The Moon assume que c’est au-dessus des cieux que se joue la nouvelle guerre froide par un récit souterrain de la rivalité entre les scientifiques asiatiques et la NASA.

Conforté par un travail d’exception sur les effets visuels (et sonores), The Moon ne cache pas ce qu’il doit à des films américains, d’Apollo 13 à Seul sur Mars en passant par Gravity. Pour autant, il évite d’en être la redite en transformant certains passages obligés – les sorties dans l’espace, la course contre-la-montre – par des respirations (pointes d’humour, changement de rythme) et plus encore en combinant les registres : le suspense peut cohabiter ici avec de beaux moments de mélo. Si, comme l’assure une célèbre tagline pour la sortie du premier Alien, « Dans l’espace on ne vous entend pas crier », The Moon assure qu’on peut y pleurer.


PARCE QUE dans l’espace, si on ne vous entend pas crier, on peut tout à fait y pleurer. 

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