Pourquoi regarder SIDEWAYS d’Alexander Payne ?

C’est l’histoire de deux quadragénaires américains, deux vieux amis de fac, qui décident un beau jour de partir sur la route des vins californiens. Miles, incarné par Paul Giamatti, est un écrivain raté qui ne s’est jamais vraiment remis de son divorce. L’autre, Jack que joue Thomas Haden Church, est un acteur de Sitcom sur le retour qui s’apprête à se marier. Il s’agit précisément d’enterrer la vie de garçon de ce dernier aussi extraverti que Miles est inhibé.

Tel est donc l’argument de Sideways, le quatrième film du cinéaste Alexander Payne, après Citizen RuthL’Arriviste et Monsieur Schmidt. A partir du canevas traditionnel bâti autour de deux caractères que tout oppose mais que l’amitié et l’adversité rassemblent, Payne opère une véritable plongée dans l’univers viticole californien, de cave en cave, de propriétaire en propriétaire, de vin en vin. Derrière l’argument de la comédie et du road movie se cache un véritable plaidoyer pour les crus californiens montrés ici dans toute  leur diversité.

Pour mieux comprendre ce tropisme viticole de la part d’Alexander Payne, il convient de se rappeler que le vrai nom du cinéaste est Alexander Papadopoulos et qu’il est le petit-fils d’immigrés grecs et qui se souvient donc ici de ses origines européennes pour célébrer comme il se doit la culture de la vigne à travers les réussites et l’expansion de la viticulture américaine.

Vin et cinéma ont souvent fait bon ménage ! Comme si la célébration de Bacchus avait trouvé dans le Septième Art le lieu presque idéal de sa représentation, excès et débordements compris. Sans remonter très loin dans le temps, on songe ainsi à des films très différents comme Tu seras mon fils du Français Gilles Legrand ou Le Crime du Sommelier de l’Italien Orgnani, un film sur la filiation pour le premier et un polar métaphysique pour le second. Difficile évidemment de ne pas songer à Saint Amour le film du tandem Delépine et Kervern dans lequel on retrouve un duo masculin sur la route des vins française, cette fois, dans lequel Poelvorde et Depardieu s’en donnent à cœur joie.

Mais Alexander Payne n’est pas le seul cinéaste américain tenté de faire du vin l’un de ses personnages principaux. On se souvient ainsi de Coup de foudre à Napa Valley de Bob Fugger en 2011, de Une grande année de Ridley Scott en 2006 ou bien encore de Romance millésimée de David Cass en 2005. Autant de titres et de films qui affichent haut et fort des ambitions sinon œnologiques du moins œnophiles. Le vin et la vigne sont ici bien plus que de vagues prétextes narratifs mais sont bel et bien au cœur de la narration et du scénario.

Enfin, comment ne pas songer aux deux documentaires du cinéaste américain Jonathan Nossiter ? C’est en 2004 qu’il a produit, réalisé, filmé et monté  son quatrième long métrage Mondovino dans lequel il fait le portrait de vignerons à travers le monde entier depuis les héritiers de dynasties aristocratiques florentines jusqu’à de plus modestes vignerons de Bourgogne. Dix ans plus tard,  il poursuit son propos avec Résistance naturelle, véritable défense et illustration de celles et ceux  qui, en Italie, se battent les uns pour le cinéma, les autres pour les vins dits « nature » et dont Nossiter juge qu’ils sont tous menacés de disparition.


PARCE QU’AU-DELÀ de la fiction, c’est un véritable plaidoyer pour les vins “nature”.

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