À Londres, en cette bonne année 1970, on s’apprête à élire Miss Monde en suivant le protocole habituel d’un évènement au conservatisme huppé. C’est sans compter avec une bande de féministes qui en ont soupé du patriarcat.
Entre la remise en cause d’une manifestation sexiste et la revendication de femmes noires à y participer, c’est le récit d’une double émancipation que relate la cinéaste Philippa Lowthorpe dans Miss Revolution.
Le film est millésimé 2021 et son titre original, en dit, comme souvent bien plus long : Misbehavior qu’on traduira par « mauvaise conduite ». Parmi celles qui se tiennent mal on notera la délicieuse Keira Knightley et, moins connue mais tout aussi charmante, Gugu Mbatha-Raw. Sont-ce des commentaires critiques misogynes? Je vous laisse y réfléchir en regardant le film.
Les faits sont historiques et ce sont bien les plaisanteries très « old fashion » pour ne pas dire tout à fait lourdes de Bob Hope qui déclenchèrent les protestations lors de la cérémonie. Ce fut d’ailleurs une des plus mémorable édition puisqu’outre les manifestations de protestations féministes, ce fut, comme l’évoque le film, la première fois qu’une femme noire accédait à la plus haute marche de cette compétition. À tel point d’ailleurs qu’on prétendit que le scandale et l’innovation participait d’un même stratagème.
Miss Revolution est paradoxalement le premier long métrage d’une réalisatrice chevronnée. Philippa Lowthorpe a débuté dans le documentaire pour la BBC et a enchainé sur l’écriture de séries, avant d’en réaliser elle-même. Elle a crevé le plafond de verre, obtenant des audiences record sur des premiers épisodes de série et devenant la première femme à recevoir le British Academy film award de la réalisation en 2013. Elle sera appelé ensuite à diriger une partie des épisodes de la prestigieuse série The Crown puis The Third Day avec Jude Law.
On retrouve là une Keira Knigthley fidèle à ses convictions, elle qui avait soutenu le mouvement MeToo, et dont le dernier rôle marquant , en 2018, était celui de l’écrivain français Colette dans le film de Wash Westmoreland, où elle parlait anglais couramment. Quant à la belle Gugu Mbatha-Raw on l’avait vu en 2018 aux côtés d’Edward Norton dans le film qu’il avait par ailleurs réalisé Brooklyn Affair. Des femmes d’influences, donc et, à défaut d’être des Miss, toujours aussi mystérieuses.
PARCE QUE le film s’inspire d’événements réels qui se sont produits lors de l’élection de Miss Monde en 1970.