FILMO Maggie est une célibataire new-yorkaise trentenaire et décidée à faire un enfant toute seule. Seulement voilà, elle rencontre John dont elle tombe follement amoureuse et du coup revient sur sa décision première, surtout que ledit John l’aime à son tour et se sépare de sa femme Georgette dont il ne supporte plus le caractère autoritaire et encore moins le tempérament carriériste démesuré qui l’habite.
Maggie et John se mettent ensemble, la jeune femme tombe enceinte et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que la relation des deux tourtereaux sombre dans une routine que Maggie a de plus en plus de mal à tolérer.
Elle élabore alors un plan qui consiste, en toute simplicité, à rendre John à Georgette.
Réalisé par Rebecca Miller, à qui l’on doit Les vies privées de Pippa Lee, entre autres, Maggie a un plan est une comédie portée de bout en bout par deux actrices remarquables, Greta Gerwig dans le rôle de Maggie, et Julianne Moore dans celui de Georgette. Ethan Hawke incarne pour sa part le séduisant John, ballotté par la force d’un jeu de rôles entre son ex-femme et sa nouvelle compagne, et pas forcément dans cet ordre-là.
Les seconds rôles dans Maggie a un plan sont tenus à leur tour par des pointures ayant pour noms Travis Fimmel, tout droit sorti de la série Vikings, Maya Rudolph, habituée des comédies enlevées du style Mes meilleures amies, Copains pour toujours ou encore Sisters, et puis Wallace Shawn, une figure du cinéma indépendant américain, que Louis Malle avait fait tourner à trois reprises dans Atlantic City, My Dinner with André et Vanya 42ème rue. On le retrouve ici dans le personnage de Kliegler.
Rebecca Miller, qui a réalisé Maggie a un plan, n’est autre que l’épouse de Daniel Day-Lewis mais aussi la fille du célèbre Arthur Miller, écrivain, dramaturge, scénariste et pendant un temps mari de Marilyn Monroe. Son film Les vies privées de Pippa Lee, adapté du roman dont elle est elle-même l’auteur et sorti en 2009, soit sept ans avant Maggie a un plan, brossait déjà un portrait de femme, mais sur un ton bien plus dramatique que celui arboré dans Maggie, et comptait également dans sa distribution Julianne Moore.
Greta Gerwig, Maggie dans le film, s’est pour sa part faite remarquer à travers Frances Ha, réalisé en 2012 par Noah Baumbach.
Dans Maggie a un plan, ce qui frappe peut-être par rapport aux précédents films dans lesquels Greta Gerwig tient le rôle féminin principal, tels Frances Ha, En toute humilité – The Humbling ou encore Mistress America, c’est le fait qu’elle soit tombée cette fois-ci sur une réalisatrice qui après avoir cerné sa personnalité a su comment l’asservir aux besoins du personnage et lui seul. Ici, Greta devient Maggie et non l’inverse, comme ce fut le cas de par le passé.
Vous l’aurez remarqué, la performance de Julianne Moore dans le rôle de Georgette, affublée d’un accent scandinave, constitue l’un des atouts majeurs du film. Rien d’exceptionnel à cela quand on connaît les capacités de la comédienne à rendre indispensable voire mémorable tout personnage qu’elle interprète, principal fut-il ou secondaire comme c’est ici le cas. Résultat : le duel entre les deux personnages féminins, le sien et celui de Maggie joué par Greta Gerwig, arbitré par Rebecca Miller, se solde par un match nul sous les yeux des deux mâles que sont l’écrivain et le cultivateur de cornichons, ainsi que les nôtres.
PARCE QUE Julianne Moore est impayable en épouse scandinave raide et coincée.
