Pourquoi regarder MAD HEIDI de Johannes Hartmann ?

Tous les enfants du monde (à deux près, hein !) connaissent le personnage de “Heidi”, une fillette de cinq ans créée par l’écrivaine suisse alémanique Johanna Spyri, qui en fit l’héroïne de deux romans publiés à la fin du 19ème siècle et traduits dans plus de cinquante langues. Devenue un symbole de la littérature enfantine, Heidi eut droit à plusieurs suites écrites entre les années 30 et 50, et diverses adaptations sous forme de spectacles théâtraux, de bandes dessinées et, surtout, de films.

À peu près une quinzaine, dont on peut citer une version américaine de 1937 signée Allan Dwan, dans laquelle la jeune Shirley Temple (la plus célèbre enfant star de l’âge d’or d’Hollywood) interprète la fillette ; une autre version suisse/allemande de 1952 réalisée par Luigi Comencini, qui a fait un énorme succès dans les salles US à l’époque ; et même une version porno allemande datée de 1990 (Il n’y a pas de pêché sur Heidi), où, bien évidemment, l’héroïne nymphomane a au moins treize ans de plus que la jeune héroïne des romans originaux.

Avec Mad Heidi, les réalisateurs Johannes Hartmann et Sandro Klopfstein proposent une version d’Heidi à la fois gore, parodique, “hommageuse”, aventureuse, scabreuse et totalement “fromageuse”. Un pur hommage aux vieux films d’exploitation des années 70, où la petite fille des Alpes s’est muée en une sorte de clone de Xena la guerrière, prête à reconquérir son village natal où un dictateur a pris le contrôle de l’industrie du fromage !

Auto-produit en financement participatif, Mad Heidi ne laisse portant jamais paraître son manque de budget à l’écran, et retrouve l’esprit du cinéma Grindhouse d’antan, à l’image de ce que Quentin Tarantino et Roberto Rodriguez avaient fait avec leur Une Nuit en Enfer et Planète Terreur. Entre deux scènes ultra-sanglantes traitées sur le mode parodique (plus proche de Brain Dead de Peter Jackson que Martyrs de Pascal Laugier en quelque sorte), Mad Heidi s’amuse à retrouver l’esprit de deux sous-genres du cinéma d’exploitation provo, comme la nazisploitation (films hyper trashs des années 70 à base de tortures salaces) et les « WIP » (Women In Prison) et ses taulardes sexy s’affrontant durement entre deux séquences de douche.

Pour le reste, Mad Heidi cumule gags idiots, dialogues volontairement gras et séquences absurdes (dont celle où un fromage à forte teneur en lactose transforme ceux qui le mange en zombie voraces). Sans oublier un casting en surjeu total, dont Casper Van Dien qui, dans la peau d’une caricature de dictateur au rictus constamment dégénéré, semble faire à la fois un gros clin d’œil et un immense doigt d’honneur à une grande partie de sa filmographie, composée d’à peu près une centaine de nanars après avoir été le héros du magnifique Starship Troopers de Paul Verhoeven.


PARCE QU’AUTO-PRODUITE avec peu d’argent, cette “série Z volontaire” retrouve l’esprit vintage et l’ambiance déjantée du cinéma d’exploitation des années 70.

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