Esther Brejon Le 11e film des frères Coen, sorti un an après Intolérable cruauté (2003). Ladykillers est le remake du film britannique Tueurs de dames d’Alexander Mackendrick, datant de 1956. Les frères Coen, qui adorent le film original, décident de revisiter ce classique du cinéma anglais, avec Peter Sellers et Alec Guinness, en déplaçant l’intrigue dans le sud des États-Unis. Ladykillers a été présenté en Sélection officielle à Cannes en 2004. L’actrice Irma P. Hall a été récompensée par le Prix du Jury – ex-aequo avec Tropical Malady –, alors présidé par Quentin Tarantino.
Ladykillers met en scène une bande de malfrats bras cassés, cherchant à dévaliser un casino en passant par la cave d’une vieille dame. Du colosse débile au jeune fan de rap vulgaire, ils forment une galerie de personnages tous plus stupides et hilarants les uns des autres. Pathétiques et plus ou moins méchants, ces personnages s’inscrivent dans la lignée de The Big Lebowski (1998) et Burn after reading (2008). Comédie burlesque, Ladykillers est un condensé de l’humour grinçant et noir des frères Coen, servi par des dialogues pleins d’ironie et d’absurdité. Alors que le film fut un relatif échec sur le territoire américain, il attira plus d’1,2 millions de spectateurs en France.
Pour le rôle du Professeur Dorr, le cerveau de la bande, les frères Coen ont engagé Tom Hanks, exquis dans le rôle de ce gangster gentleman se faisant passer pour un universitaire pratiquant la musique religieuse. L’actrice Irma P. Hall incarne Mrs Munson, hilarante dans le rôle de cette veuve ne se laissant pas impressionner. Marlon Wayans, rappeur de pacotille maltraité par la vieille dame, J.K. Simmons et Tzi Ma complètent ce casting haut en couleurs.
La photographie du film est signée par le célèbre chef-opérateur Roger Deakins, qui a collaboré sur 12 films des frères Coen. Pour servir la noirceur de l’histoire, il a concocté une image sombre, contrebalancée par un clair-obscur omniprésent, comme si le bien et le mal cohabitaient dans chacun des personnages. Les costumes et les décors du film restituent bien l’ambiance gospel et Mississippi du film, réalisés par Mary Zophres, cheffe costumière, et Dennis Gassner, chef décorateur, deux fidèles collaborateurs des frères Coen.
PARCE QUE ce remake d’un classique du cinéma anglais est une délicieuse comédie noire et burlesque des frères Coen.
