Edouard Bonnamour Parce que l’actrice principale est impressionnante. Découverte grâce à ses vidéos de danse postées sur Instagram, Carla Quílez est de ces actrices qui vous donne cette impression étrange d’habiter un rôle. Et il fallait beaucoup de justesse pour interpréter ce personnage de jeune fille démunie face aux nouvelles émotions qui la submerge. Il émane de son regard un mélange de force et d’absolue fragilité. Il suffit de la voir passer du rire aux larmes dans le même plan, ou danser comme si sa vie en dépendait pour en être convaincu : Carla Quílez est une grande actrice. Elle a d’ailleurs reçu plusieurs prix pour ce rôle, dont la Coquille d’argent du meilleur premier rôle au festival international de San Sebastian en 2022, ou le Gaudí Awards du meilleur espoir féminin en 2023. Elle qui se rêvait danseuse professionnelle a maintenant une carrière d’actrice devant elle. Talent à suivre.
Parce que le sujet est ultra puissant. Rares sont les films qui abordent la maternité à travers le prisme des adolescentes enceintes. Le plus populaire Juno, réalisé par Jason Reitman, avait fait un carton à l’époque, et on se souvient de la réussite de 17 filles de Delphine et Muriel Coulin, sorti en 2011. La Maternal propose une plongée dans le quotidien de ces filles-mères dans ce qu’il y a de plus cru. Une approche plus solennelle et difficile, quasi-documentaire et qui parvient à saisir toutes les nuances de ces parcours accidentés.
Parce que Pilar Palomero est la nouvelle garde du cinéma espagnol. Son précédent film Las niñas a reçu 4 Goyas, l’équivalent des César en Espagne. Pilar Palomero est une artiste complète : réalisatrice, scénariste, directrice de la photographie… Elle s’impose comme une voix importante dans le paysage cinématographique actuel en proposant une réalisation mobile et immersive, très proche du documentaire. Sa caméra filme au plus près ce personnage de jeune fille démunie face aux nouvelles émotions qui l’habitent. La Maternal est son deuxième long-métrage, et nul doute que sa carrière ne fait que commencer.
Parce que le film est un hommage détourné au classique “Jambon Jambon”. Pilar Palomero aime un film qu’on adore aussi. Jambon, Jambon, le classique de Bigas Luna avec le couple culte Penélope Cruz/Javier Bardem. La référence la plus flagrante est le prénom de la mère de Carla, “Penélope”, jouée par Ángela Cervantes. Cet hommage direct à Penélope Cruz dont Jambon, Jambon était le premier film au cinéma et où elle joue, elle aussi, une très jeune femme qui doit faire face à une maternité précoce. L’équipe de production est même allée jusqu’à retrouver le bar original tenu par le personnage joué par Anna Galiena dans le classique de Bigas Luna. Dans La Maternal, ce bar est devenu un restaurant tenu par le personnage d’Ángela Cervantes “Penélope”. La boucle est bouclée.
PARCE QUE le film aborde avec intelligence et délicatesse la thématique de la maternité chez les adolescentes et permet à la jeune actrice Carla Quílez de crever l’écran dans son premier rôle !
