Pourquoi regarder LA COULEUR DE LA VICTOIRE de Stephen Hopkins ?

100 mètres, 200 mètres, 4 fois 100 mètres et longueur : quatre titres, quatre médailles d’or pour un seul homme lors des Jeux Olympiques de 1936. Mais attention : pas n’importe quel homme et pas n’importe quels Jeux Olympiques… Le film qui va suivre raconte le destin hors du commun de Jesse Owens, athlète noir américain, héros des JO de Berlin, en plein début du règne terrible d’Adolf Hitler. Une victoire éclatante, au nez et à la moustache du Führer et de sa bande de bons Aryens.

Mais ce que raconte surtout le long métrage de Stephen Hopkins, c’est la course de fond en coulisses pour permettre à Owens de concourir. Intimidations, chantage et ce des deux côtés de l’Atlantique. Car oui, si l’Allemagne nazie voyait d’un très mauvais œil la venue du sportif, aux Etats-Unis, alors encore en pleine ségrégation, sa participation aux olympiades étaient également loin de faire l’unanimité.

C’est Stephan James, (déjà remarqué dans Selma), qui incarne un Jesse Owens criant de vérité, légende de la piste découvrant qu’une médaille a forcément son revers…

S’il y a bien un domaine compliqué à restituer au cinéma, c’est le sport… Tout simplement parce qu’une compétition repose sur l’inconnu : état du terrain, forme des athlètes, réaction du public. Or, la caméra n‘aime rien moins que saisir le naturel quand il est minutieusement préparé en amont !

Dans La couleur de la victoire que vous venez de regarder, les séquences d’athlétisme sont très réalistes et elles ont pu bénéficier de plusieurs apports décisifs. D’abord l’excellente forme physique de Stephan James (sportif émérite) mais aussi de ceux des propres filles de Jesse Owens et enfin des conseils avisés et professionnels de Hank Palmer, champion d’athlétisme canadien, qui joue le frère du héros dans le film et à même servi de doublure à James dans certaines scènes qui demandaient un vrai sprinter…

On le voit, filmer le sport demande un effort supplémentaire et c’est sans doute pour cela que le 7e art ne s’y intéresse que de loin en loin. On peut bien entendu citer des exemples marquants, qui sont d’ailleurs à aller chercher du côté de la boxe : Raging bull de Scorsese, la saga Rocky avec Stallone, Million dollar baby d’Eastwood, Fighter avec le duo Christian Bale-Mark Wahlberg ou plus récemment La rage au ventre avec Jake Gillenhaal. En dehors du noble sport, d’autres longs métrages se sont invités sur d’autres terrains sans doute plus risqués car très ardus à représenter. Pensez au football, sans doute la discipline la plus populaire au monde : eh bien les films traitant du ballon rond non seulement atteignent rarement leur but mais en plus sont assez rares. En France, c’est au rayon comédie qu’on les cantonne : DidierLes seigneurs ou La dream team en sont la preuve. Que dire du rugby : à part le peu convaincant Invictus de Clint Eastwood, pas grand-chose à se mettre sous le protège-dents… Enfin reste les curiosités : Rasta rockett sur le bobsleigh jamaicain, La légende de Bagger Vance sur le golf ou Jeux de dupes sur le base-ball…


PARCE QUE filmer le sport relève parfois de l’exploit : ici la performance mérite elle aussi une médaille !

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