Pourquoi regarder GREEN ZONE de Paul Greengrass ?

“Ne soyez pas naïf”, ironise un membre de la CIA à l’adjudant-chef Roy Miller (Matt Damon). C’est toute l’ambition de Green Zone, septième long-métrage de Paul Greengrass (Sunday Bloody Sunday, Jason Bourne 2 et 3). Car l’innocence, la naïveté, la pureté, bref toutes ces qualités de monde du Bien n’ont pas leur place dans la guerre en Irak en 2003. Si Green Zone montre plusieurs protagonistes qui essaient de faire ce qu’ils estiment être bon pour le pays, personne n’y parvient vraiment.

C’est en somme l’avertissement final d’un des contacts irakiens de Miller : “vous ne pouvez pas décider pour nous de l’avenir du pays”. Green Zone raconte clairement l’ingérence et le sentiment d’impunité qui a caractérisé les Etats-Unis aux lendemains du 11 septembre sous l’impulsion de l’administration Bush Jr. À savoir des va-t-en-guerre, prêts à tout pour se venger et montrer les muscles. C’est désormais connu et prouvé : les Etats-Unis ont menti pour envahir l’Irak en agitant le chiffon des armes de destructions massives. Et Green Zone revient sur ce moment décisif.

Issu d’un livre d’enquête du journaliste Rajiv Chandrasekaran (habitué des révélations chocs, notamment aux lendemains du Watergate), Green Zone est extrêmement documenté sur les mécanismes politiques, militaires et sur les magouilles en tout genre. Des vies irakiennes et américaines sont mises en jeu pour un jeu de pouvoir. C’est aussi le récit d’une faillite des renseignements et des vérifications des sources.

La mise en scène hyper nerveuse de Paul Greengrass, à coup de caméra portée, de zooms et de cuts violents, sied à merveille au propos du film. Elle accentue la dimension paranoïaque et du danger sur le terrain de la guerre. L’Irak aura été une véritable guérilla au milieu des ruines et où les pièges étaient potentiellement partout. Greengrass saisit ça et fait sentir dès le début qu’au fond, il n’y a pas d’issue victorieuse possible : quand bien même la fin du film fin se veut optimiste, le mal est déjà fait.


PARCE QUE c’est le récit sans connivence des mensonges américains ayant conduits au désastre de la guerre en Irak.

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