FILMO Le pitch: Bússi, un flic aux méthodes expéditives, enquête sur une étrange série de braquages où les criminels quittent les lieux sans rien voler… Autre léger souci : malgré ses efforts pour refouler son homosexualité, il tombe amoureux de son nouveau coéquipier.
Sans aller jusqu’à la parodie pure et dure, le film ne se prend jamais vraiment au sérieux à 100%. Pourtant le côté thriller est bel et bien présent, mais les réactions de la quasi-totalité des personnages sont pratiquement dignes d’un cartoon. Le « héros » accumule les bavures avec un je-m’en-foutisme inégalé (la scène d’interrogatoire d’une braqueuse coche à peu près toutes les pires cases), son binôme est un ex-mannequin reconverti en inspecteur… Sans parler de l’antagoniste à la fois maniaque et paranoïaque, qui s’exprime parfois uniquement en charades sans qu’on sache bien pourquoi.
L’idée d’avoir un héros policier bourru et bourrin qui découvre peu à peu son côté gay pourrait n’être qu’un gimmick humoristique un peu forcé. Il n’en est rien, au contraire l’histoire en joue intelligemment pour dynamiter les codes du buddy movie et en surprendre les habitués. Le duo de « super flics » devient maladroit au possible, le mal-être de Bússi est palpable, sa solitude aussi et le coming out coïncide avec une explosion d’action, forcément.
De la référence la plus meta au clin d’œil carrément assumé, le long-métrage est bourré de points communs directs et indirects avec des films et séries cultes. Ce serait dommage de révéler avec trop de précisions l’avalanche de répliques et autres éléments de l’intrigue que cela concerne mais les spectateurs attentifs prendront un malin plaisir à relever l’influence de Bad Boys, Une Journée en enfer, L’Arme Fatale et même La Casa de papel. Entre autres.
Avec ce premier film, Hannes Þór Halldórsson signe la reconversion du siècle. Le bonhomme n’était pas du tout destiné au septième art puisqu’il a d’abord eu une carrière de footballeur professionnel, en club et en équipe nationale islandaise où il était titulaire indiscutable au poste de gardien de but. Aussi déterminé derrière les caméras que dans les cages, Halldórsson a pris sa seconde passion très à cœur : sur Cop Secret, il est à la fois scénariste, chef monteur et réalisateur. Sans trop en dire, le fait qu’un certain match devienne un enjeu capital dans le scénario est loin d’être un hasard, vous l’aurez compris.
Parce que cette comédie policière garantit un dépaysement total, et pas seulement parce qu’elle nous vient d’Islande.
