Pourquoi regarder CHERRY de Sophie Galibert ?

Cherry s’inscrit dans la digne lignée de ce qu’on appelle les coming-of-age, à savoir le récit d’un passage de l’adolescence au monde adulte dans le cas de la jeune femme du film. Cherry est désorganisée, irresponsable, égoïste et un peu drama queen sur les bords. Oui, mais lorsqu’elle apprend qu’elle tombe enceinte accidentellement, tout change. Dans ce premier long-métrage de Sophie Galibert, l’ado transgressive va devoir décider si elle garde l’enfant ou pas. Elle doit en parler au père, l’annoncer à sa mère, sa sœur, elle doit retrouver un boulot. Bref, faire face au monde des grandes personnes. Oui mais Cherry a le minois narquois de l’actrice Alex Trewhitt. Autant dire qu’on lui donnerait le bon Dieu sans confession. 

Le film nous prend par la main de la plus délicate des manières : Los Angeles et ses couleurs pops, qui rappelle un peu The Florida Project, la musique entraînante, ses doux travellings qui suivent l’héroïne qui déambule en roller. Cherry est un film délicat, baigné de soleil et qui a vocation à nous faire du bien. Si son sujet rappelle Juno de Jason Reitman, il est beaucoup moins conservateur dans son message. 

Certes, Cherry est une jeune femme qui apprend la vie adulte et donc une forme de conservatisme. Mais surtout, elle se relie à ceux qu’elle aime. La communication est renouée avec sa mère, sa sœur, ses anciennes collègues de danse en roller. Il y a aussi cette très jolie scène avec son père, qui prend conscience de ses défauts mais qui lui montre aussi qu’à sa façon, il l’aime et prend soin d’elle. Cherry se rend compte qu’elle n’est pas seule, qu’elle a le droit de demander de l’aide, qu’elle peut aimer les gens pour ce qu’ils sont et partager du temps avec eux.

Enfin, Cherry est une comédie irrésistible, teintée de sérieux. À chaque fois que la jeune femme veut annoncer sa grossesse, elle en est empêchée par un événement extérieur. On pense à cette scène où juste au moment de l’annonce, sa grande sœur fond en larmes car elle n’arrive pas à avoir d’enfant avec son petit-ami. Et puis Cherry crée un malaise irrésistible pour nous, comme lorsqu’elle fait croire au secrétaire médical qui lui répond à l’interphone qu’elle a une “grosseur à la poitrine”. Or, ce dernier la voit par la vitre et constate bien son mensonge. Si Cherry apprend à grandir à la fin du film, on sent qu’elle n’a pas perdu une forme de légèreté, de capacité à tout envoyer bouler. En cela, Cherry est un film qui fait sacrément du bien.


PARCE QUE c’est comme Juno, mais en mieux.

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