Par une chaude journée d’été, Paloma décide de réaliser son plus grand rêve : un mariage traditionnel à l’église avec son petit-ami Zé. Mère dévouée et ouvrière agricole dans une plantation de papayes, elle avait économisé pour payer la fête. Le refus du prêtre de célébrer la cérémonie oblige Paloma à affronter la société rurale. Elle subit violence, trahison, préjugés et injustice, mais rien n’ébranle la foi et la détermination de cette femme transgenre.
Paloma, c’est une héroïne donc, mais c’est aussi, à travers elle, toutes les femmes. Paloma, c’est vous, c’est nous. Le portrait hautement empathique du réalisateur de Joaquim vit et respire à travers la performance de Kika Sena, immense. L’apparente fatalité du récit est renforcée par la construction du personnage de Paloma. La communauté trans brésilienne peut sembler plus acceptée, voire plus établie que d’autres, mais, comme c’est souvent le cas, les décès sont monnaie courante. L’emprise de Paloma sur sa vie est ténue. Elle ne doit donc être que plus forte.
Pourquoi suivre Paloma ? Parce qu’elle est l’espoir d’une vie meilleure, d’un rêve. Parce qu’elle est une femme comme les autres, avec ses doutes, ses envies. Parce qu’elle est, enfin, l’héroïne d’un très grand film.
Paloma est pauvre, noire et sans instruction. Elle est en fait analphabète. Alors que le film revient sur sa vie, nous voyons ses amis et avons le sentiment qu’elle a laissé beaucoup de choses derrière elle pour poursuivre ses rêves. Pourtant, cet abandon en faveur d’une apparence de normalité est une décision risquée. Des moqueries et des menaces occasionnelles l’accompagnent partout où elle va, et le portrait de Sena exprime la douceur et l’innocence de sa nature, et la vulnérabilité qui l’accompagne.
PARCE QUE Marcelo Gomes, grand cinéaste brésilien, réalise ici son grand chef-d’œuvre, ode aux femmes et à leur liberté.