La claque à Cannes
C’est ce qu’il y a de bien avec le festival de Cannes. Parfois, au bout d’une bonne semaine de projections intensives, d’interviews compliquées et de fêtes carabinées, (notamment la soirée radiateur organisée tous les ans par Tatie Clara dans la chaufferie du Palais), on en vient à trouver le temps long… Jusqu’à la claque, celle qui réveille les yeux et le cerveau du festivalier !

En 2017, Good time de Benny et Joshua Safdie a parfaitement joué ce rôle-là. Le thriller violent et désespéré des deux frangins new-yorkais a sorti la Croisette de sa torpeur. L’histoire de deux frères (est-ce vraiment un hasard ?) unis à la vie à la mort, l’un dépendant de l’autre, embringués dans un braquage qui tourne mal. Quand Nick est arrêté, Connie voit deux choix s’offrir à lui : réunir l’argent de la caution ou faire évader son cadet…

Puisqu’il s’agit d’un thriller, on se doute que l’option choisie ne sera pas forcément la bonne. Robert Pattinson dans l’une de ses meilleures prestations et Ben Safdie lui-même campent ce duo tragique dont la force et l’émotion vont longtemps vous poursuivre…

Quand Bob s’investit
Benny et Joshua Safdie ont leur nom au panthéon du cinéma indépendant américain. Good time est leur plus gros succès à ce jour mais c’est surtout leur travail qui impressionne au fil des ans. A tel point que Martin Scorsese en personne a décidé d’être le producteur exécutif du film qui suivra, un projet de longue date baptisé Uncut gems. Robert Pattinson devait retrouver ses deux réalisateurs mais ne trouvant pas le personnage assez inspirant, la star britannique a décliné, préférant s’investir dans le personnage de Connie pour celui que vous venez de voir. Il a d’ailleurs contacté directement ses metteurs en scène pour leur faire part de son désir de travailler avec eux.

Bob, (enfin moi je dis Bob mais vous pouvez continuer à l’appeler Robert), Bob donc avait littéralement craqué pour l’esthétique si particulière des frangins Safdie, cette manière bien à eux de filmer la nuit, en regardant Mad love in New York, leur précédent opus sorti en 2016 et consacré déjà aux laissés-pour-comptes… Pattinson (oui je l’appelle aussi parfois de son simple patronyme, ça le fait marrer), Pattinson donc a procédé de la même manière avec Claire Denis, réussissant à récupérer son adresse mail, pour la convaincre de l’engager un jour sur un de ses longs métrages, suite à un choc visuel devant White material. Bien lui en a pris puisque la cinéaste française lui a confié aux côtés de Juliette Binoche l’un des rôles principaux de High life, concept intrigant de drame psychologique spatial !   

En regardant Good time, vous n’aurez pas pu échapper aux paysages du Queens, ce quartier ou plutôt cette banlieue de New York qui n’est qu’à quelques minutes en métro des rues chic de Manhattan mais semble parfois appartenir à une Amérique plus profonde et perdue. Un pur décor de 7e art déjà croisé dans 8 Mile, Le parrain, Les affranchis, Spiderman, Malcom X, Usual suspects, La nuit nous appartient et même… Les Schtroumpfs !

Voir le film ici.

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