Nos Entretiens

Élevé dans une tradition familiale de cinéma, Nils Tavernier évolue depuis le début de sa carrière entre la fiction et le documentaire. Tourné à Kinshasa, Ima, son dernier film en date, se situe au point de rencontre des deux, montrant une rencontre entre une star de la musique, Dadju, et une jeune fille, sur fond de tumulte urbain dans une ville pas comme les autres. Une ville qui a engendré un tournage pour le moins singulier que le réalisateur a bien voulu évoquer pour Filmo face à Emmanuelle Sterpin. Une occasion sûre de parler d’un film surprenant. Une occasion également de revenir sur la carrière d’un réalisateur au travers de quelques uns de films, De toutes nos forces (2010) et L’incroyable histoire du facteur Cheval, des moments de cinéma qui, le reconnaît-il, ont en commun de parler d’exclusion.

De Largo Winch à l’Odyssée en passant par Zulu, le cinéma de Jérôme Salle voyage beaucoup. Le dernier film en date Kompromat s’inscrit dans cette famille en démarrant son intrigue à Irkoutsk ou un expatrié français se retrouve en 2017 emprisonné du jour au lendemain de façon arbitraire avec pour seule perspective raisonnable de s’évader du pays. Co écrit avec Caryl Férey, Kompromat est tourné en Lituanie, imperméable au COVID quand l’équipe s’y installe avant que la pandémie rattrape le pays de façon violente et en contraigne chaque membre à s’isoler dans sa chambre. Une épreuve qui nourrira le personnage incarné par Gilles Lellouche, explique Jérôme Salle venu sur le plateau de FILMO parler devant Stéphane Boudsocq de ce 6ème long métrage et de son tournage pas comme les autres. De lui, mais également de ceux qui l’ont précédé, une occasion d’évoquer aussi bien Sharon Stone à Bruxelles que Pierre Niney en Antarctique.

Patricia Bardon est une cinéaste rare, deux moyens métrages et deux longs métrages en trois décennies, c’est peu ! L’occasion de se plonger dans son nouveau film, Nana et les filles du Bord de mer doit donc s’apprécier d’autant plus. L’histoire ? Celle d’une jeune fille dans un village de la baie de Somme qui livre son potentiel de séduction – et son gout de la revanche – au service  des réseaux sociaux, avec néanmoins des conséquences qu’elle ne maîtrisera pas nécessairement. Mélangeant la poésie, la fantaisie et l’émotion, Patricia Bardon convoque l’esprit de Kaurismaki et Rozier, associe la musique d’Arno à ses chassés croisés pour finir par brosser une forme de fable sans équivalente. C’est de cet esprit mais aussi de la difficulté de faire un film inclassable ou du rôle d’une ville telle que Le Crotoy dans un tel projet que Patricia Bardon est venue s’entretenir sur le plateau de FilmoTV face à Philippe Rouyer.

Année après année, film après film parfois à la télévision souvent au cinéma, Jean Pierre Améris bâtit une œuvre homogène, traversée par de multiples thèmes, sur l’enfance, la famille, les vertus de la ténacité et la difficulté de communiquer…Son dernier film en date, Les Folies fermières s’inscrit dans le mouvement de façon harmonieuse en cherchant à faire rire en même temps qu’émouvoir. Jean Pierre Améris a parfois recours à la comédie – rappelez vous Les Emotifs anonymes – et souvent à des sujets authentiques comme points de départ, ce qui est le cas ici, à savoir le parcours d’un agriculteur  du Tarn s’étant lancé dans le Music-Hall dans sa ferme pour la dynamiser. Jean Pierre Améris est venu  parler aux habitués de Filmo de ce projet atypique - interprété notamment par Alban Ivanov et Sabrina Ouazani - qui pour bien des raisons a parlé à son cœur. Filmo a profité de la présence du metteur en scène pour opérer un rapide retour en arrière et évoquer deux de ses précédentes réalisations, Profession du Père et Une famille à louer.

Nicole Garcia évoque pour FILMO la genèse de son dernier long métrage en date : Amants. Un thriller déguisé en tragédie, inspiré par son scénariste fétiche Jacques Fieschi qui au départ avait travaillé l'intrigue sous la forme d'un roman. La réalisatrice revient ensuite sur une partie de sa carrière derrière la caméra, en apportant un éclairage nouveau sur tout ce qui éventuellement rapproche ses précédents films entre eux et permet d'esquisser une oeuvre à part entière : Un week end sur deux, Le fils préféré, Place Vendôme, L'adversaire, Un beau dimanche et Mal de pierres.

Loin de son found footage tonitruant REC, le réalisateur Paco Plaza revient à une épouvante baignée de classicisme avec son nouveau film Abuela. Il assume ici sa filiation avec le cinéma d’horreur des années 70, non seulement en privilégiant l’effroi psychologique plutôt que les sursauts, mais également en tournant son long-métrage en 35mm. Ce regard nostalgique sur le cinéma qui a forgé l’adolescence du cinéaste est lui-même en lien direct avec la thématique de son scénario : une vieille dame qui refuse par des moyens surnaturels de mourir. C’est de tout cela et de bien d'autres choses dont nous parle Paco Plaza dans cet entretien mené par le journaliste Alexandre Masson.

Dans la famille Granier-Deferre, je demande le père... et le fils. Denys Granier-Deferre est l'invité de FilmoTV pour évoquer son père, le héros du "Chat", du "Train", d' "Une étrange affaire" et parler de sa propre carrière, avec des films comme "Que les gros salaires lèvent le doigt" ou "Réveillon chez Bob". Être fils de ne dispense pas d'être  l'héritier.