CARTE BLANCHE: Monsieur Bobine

Adeptes de la grande toile, bonjour,

À l’invitation de FILMO, l’équipe du Ciné-club de Monsieur Bobine vous a concocté une petite carte blanche avec quelques morceaux choisis parmi le catalogue de Filmo.

Bons visionnages !

1- Shaolin Soccer (choisi par Aurélien Gouriou-Vales)

Succès surprise de l’été 2002 dans les salles françaises, Shaolin Soccer fut pour de nombreux spectateurs l’occasion de découvrir un des secrets les mieux gardés du cinéma populaire hongkongais : Stephen Chow, un acteur / réalisateur dont l’oeuvre évoque autant le cinéma de Charlie Chaplin que les mangas de type “shonen” façon Dragon Ball.

A la fois visuel et verbal, l’humour de Stephen Chow ne cesse d’osciller entre cruauté et une profonde bienveillance envers ses protagonistes de laissés pour compte. A celà s’ajoute un goût pour l’excès et le spectaculaire décomplexé directement hérité de l’animation japonaise. A ce titre, les matchs de football de Shaolin Soccer renvoient bien évidemment au célèbre anime Olive & Tom (Captain Tsubasa) dans leur façon de repousser les lois de la physique…

2- Anna Karenine (choisi par Lucas Mario)

Après Orgueil et Préjugés et Reviens-Moi Joe Wright et son actrice Keira Knightley concluent leur trilogie d’adaptations littéraires en portant à l’écran le roman de Tolstoï. Tout en respectant remarquablement l’esprit du matériau d’origine, le réalisateur anglais livre une vision toute personnelle d’Anna Karenine. Le parcours tourmenté de la jeune aristocrate russe est traité de manière sensitive, à travers une mise en scène qui assume sa théâtralité et son refus du naturalisme. Tout au long du film, les éléments visuels et narratifs s’entrechoquent au rythme de la musique de Dario Marianelli. Notamment durant le remarquable premier acte où l’exposition des enjeux donne lieu à un véritable ballet de figurants et de décors.

3- Notre Petite Sœur (choisi par Aurélien Noyer)

L’idée de départ est toute simple. Trois sœurs adultes qui vivent encore ensemble rencontrent leur petite sœur lycéenne suite au décès de leur père qui les avait quittées pour fonder une nouvelle famille. Et à partir de là, Kore-Eda développe une chronique familiale assez intimiste et feutrée. Il n’y a pas de grands drames, pas de grands conflits. On suit juste le quotidien de ces trois sœurs qui accueillent cette nouvelle sœur dans leur famille alors qu’elles-mêmes se posent des questions sur leur futur. C’est aussi doux que touchant… et vu que Kore-Eda a bien compris que les liens sociaux passent par la cuisine et les repas et qu’il sait très très bien filmer la nourriture, on peut même dire que c’est un film délicieux.

4- Les Yeux sans Visage (choisi par Yoan Orszulik)

Le professeur Génessier (Pierre Brasseur), un chirurgien réputé, cherche à rendre à sa fille Christiane (Édith Scob), défigurée à la suite d’un accident, son ancien visage. Avec l’aide de son assistante, Génessier kidnappe de nombreuses femmes pour greffer leurs visages sur celui de Christiane avant de les supprimer. Adapté d’un roman de Jean Redon, ce long-métrage compte parmi les réussites majeures du cinéma fantastique hexagonal. Georges Franju trouvant le juste équilibre entre film de tueur en série, mélodrame gothique et réalisme poétique. Un classique intemporel ayant influencé de nombreux cinéastes : John Carpenter, Hiroshi Teshigahara, Pedro Almodóvar, Guillermo del Toro, John Woo…

5- Rien que pour vos cheveux (choisi par Cyril Rolland)

Quel est le meilleur film de super-héros sorti en 2008 ? Certains vous diront The Dark Knight, la quintessence du sombre et adulte™. D’autres rétorqueront Iron Man, qui signe l’acte de naissance du MCU. Pour ma part, j’avoue une nette préférence pour le très drôle et très wft Rien que pour vos cheveux. Adam Sandler y campe Zohan Dvir, un agent du Mossad doué d’une force et d’une agilité surhumaine (notamment au niveau de l’entrejambe) qui rêve de se reconvertir en coiffeur pour dames à New-York. Derrière l’apparente débilité du pitch (complètement assumée), figurez-vous que le film parvient au final à livrer un commentaire pas du tout idiot sur le confit israélo-palestinien. En cela, il se rapproche pas mal des comédies que le duo Adam McKay/Will Ferrell dégainait régulièrement à la même époque. On ne s’étonnera pas de retrouver au générique de tous ces films le nom de Judd Apatow. Co-auteur du scénario dans le cas présent, il se dit très fier du résultat qu’il considère comme « une version bizarre de Pale Rider ». À regarder en bonne compagnie devant un bol de houmous.

6- Antoine et Antoinette (choisi par Antoine Verley)

Antoine et Antoinette conte les amours d’une vendeuse et d’un ouvrier parisiens, amours qui connaîtront des rebondissements alors qu’apparaît une chance de quitter leur condition. Assistant et disciple de Jean Renoir, Jacques Becker partage avec lui un goût pour la peinture des rapports de classe ainsi qu’un regard pétri de tendresse sur les gens ordinaires. Bien que moins connu que des classiques tels que Le Trou ou Casque d’Or que Becker réalisera plus tard, Antoine et Antoinette est une chronique sociale réaliste du Paris d’après-guerre, une fable au rythme enlevé, une histoire d’amour follement attachante, tout ça à la fois : un mélange qui apparaît évident dans ce bijou débordant de vie et d’optimisme.

Tous les films sont disponibles sur Filmo.

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