Alexandre Mathis Avant toute chose, permettez-nous une rapide biographie du sujet du film qui nous intéresse. Anselm Kiefer, né le 8 mars 1945 à Donaueschingen, est un artiste plasticien contemporain allemand. Il vit et travaille en France à Barjac (Gard). Il est aussi l’un des artistes influents de son époque, de toutes les époques. Wim Wenders, homme de lettres autant que d’images, du mouvement autant que du cliché fixe, ne pouvait pas ne pas s’intéresser à cette figure.
C’est donc désormais chose faite, avec Anselm : Le bruit du temps (Anselm – Das Rauschen der Zeit). Un documentaire comme une plongée hypnotique au cœur même de l’Art, avec une lettre majuscule s’il-vous-plaît, avec tout ce que cela comporte de contradictions, de mystères, de bizarreries, d’attente et de douleur.
Décrit comme immersif, le film se concentre sur le peintre et sculpteur, mettant en lumière son travail, son parcours de vie, son inspiration, son processus créatif et la fascination de l’artiste pour le mythe et l’histoire. Le but étant ici de brouiller la frontière entre cinéma et peinture.
Wenders a tourné le film en résolution 6K et au format 3D, technologies qu’il avait précédemment utilisées pour son documentaire Pina de 2011. Le réalisateur de Paris, Texas a qualifié son film, présenté au Festival de Cannes, de “projet passion”, ajoutant ceci : « Je pense que nous avons étendu les possibilités de la 3D dans un territoire inconnu. » Nous ne saurions lui donner tort.
PARCE QUE derrière l’expérimentation se cache un grand film sur l’Art lui-même, sa technique et ses raisons d’être.
