AMANDA, analyse du film

Amanda, la métaphore d’une génération de jeunes femmes qui veulent créer leur propre destin.

Le film de Carolina Cavalli renverse les stéréotypes et ramène à l’écran la figure d’une jeune femme originale et pas du tout rassurante, têtue à ne plaire à aucun regard, encore moins à celui des hommes. Un personnage qui n’est pas sans rappeler des titres tels que The End of the Fuck** WorldFleabag et Sex Education.

S’il y a bien un personnage que les plateformes ont contribué à dégager et à diffuser, c’est bien celui de l’outsider, de l’anticonformiste, de la rebelle, de la problématique, déterminée à affronter la vie à sa manière. C’est la métaphore parlante d’une nouvelle génération de jeunes femmes déterminées à créer leur propre destin en sortant des codes sociaux et des règles tracées par les générations précédentes. Il défie les bien-pensants et, sans se soucier des jugements des autres, se fraye un chemin dans les récits contemporains la tête haute, revendiquant fièrement sa propre « diversité » indispensable.

Amanda de Carolina Cavalli s’inscrit dans cette nouvelle vague de narration contemporaine, déterminée à renverser les stéréotypes et à revenir à l’écran des figures de jeunes femmes originales et pas du tout rassurantes, têtues à ne plaire à aucun regard, et encore moins à celui des hommes.

Benedetta Porcaroli porte sur grand écran une jeune fille de vingt ans, désagréable et sociopathe, perpétuellement enveloppée dans le même cardigan de couleur, qui n’a jamais appris à se rapporter au monde extérieur. Il n’a pas d’amis, répond à tout le monde d’une manière désagréable, ne se distingue pas par son empathie et ne semble pas briller de lumière intérieure. Elle va insister pour trouver une meilleure amie en forçant une autre fille, plus problématique qu’elle (elle ne sort plus de sa chambre, elle est touchée par le syndrome hikikomori) à en devenir une, s’imposant devant sa porte tous les jours et l’insultant lourdement.

Il s’habille à sa façon, sans respecter aucune mode qui n’est pas de son goût, il n’a aucune ambition de plaire au regard masculin, il a un caractère qu’il ne se laisse pas apprivoiser du tout et, somme toute, il n’a pas l’intention de le changer.

Le regard qui la porte n’est pas rhétorique ou paternaliste, mais vise plutôt à souligner l’unicité de cette figure post-adolescente singulière et conflictuelle. Il s’inscrit dans le parcours de la primée Phoebe Waller-Bridge, qui a basé son succès, en tant qu’auteur et performeur, sur Fleabag, une fille résolument à contre-courant, incorrecte, sarcastique, effrontée et pleine de défauts qu’elle raconte ouvertement au spectateur, brisant le quatrième mur avec facilité.

Sur le même chemin, on retrouve la protagoniste de la mini-série The End of the F***ing World Alyssa, une adolescente effrontée au comportement lunatique et grossier, ainsi que Maeve de Sex Education, une « bad girl » au caractère dur, et Ellie de The Whale, incorrigible dans sa dialectique provocatrice contre son père jusqu’à la fin.

Chacun de ces personnages possède la profondeur d’acteur d’un interprète pur-sang, capable de s’approprier le caractère détestable du moment au point de pouvoir plaire au public au point de s’y attacher. C’est le cas des susmentionnées Waller-Bridge et Benedetta Porcaroli, mais aussi d’Emma Mackey, Jessica Barden et Sadie Sink, qui avaient déjà porté un personnage similaire dans Stranger Things, Maxine « Max » Mayfield.

Article de Claudia Catalli


PARCE QUE ce premier film d’une réalisatrice italienne rappelle les débuts de Sofia Coppola.

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