Si vous ne deviez tirer qu’une leçon du film qui va suivre, ce serait : « faites bien attention au choix des jeux dans lesquels vous vous lancez. Parfois, les règles peuvent en être périlleuses… ». Alors bien entendu, je ne parle pas ici du « Monopoly », des « Mille Bornes » ni même de « Super Mario » mais de ces soirées un peu plus extrêmes où l’on ne mesure pas vraiment les conséquences de ce que l’on tente. Non, je ne parle pas non plus d’un samedi soir chez Brico Dépôt sur le thème Cinquante nuances de Grey mais bien de ces séances de spiritisme auxquelles nous avons quasiment tous succombé un jour. Vous savez, ce moment à la fois drôle et flippant où, invoquant l’esprit de Dalida on se retrouve face à un verre qui bouge tout seul et qui nous dit « je suis Satan » ?

Eh bien dans Veronica, pareille mésaventure va survenir à la jeune héroïne espagnole qui a eu l’audace de réveiller des créatures surnaturelles et les a ramenées chez elle…
Pensez-y la prochaine fois en regardant le résultat…
Ce qu’il y a de plus inquiétant après avoir visionné un film comme Veronica, ce n’est pas les effets horrifiques auxquels vous avez été soumis durant 1 heure et 45 minutes… Ils sont certes d’une efficacité redoutable mais c’est le minimum attendu quand on aime ce genre-là… Non, ce qui est vraiment terrible, c’est la fameuse mention : « inspiré de faits réels ». Car oui, Veronica est basé sur des événements qui se sont véritablement produits en Espagne et dont les détails ont été fournis à la production par un policier ayant enquêté, au milieu des années 2000, sur un cas non résolu de possession démoniaque ayant abouti à la mort d’une jeune fille par crise cardiaque à la suite d’une séance tragique de Ouija…

Pour Paco Plaza, le réalisateur, c’était là du pain béni…enfin maudit mais béni quand même ! Cet homme-là a traumatisé des millions de spectateurs à travers le monde en signant avec son complice Jaume Balaguero le quatuor de films REC entre 2007 et 2014. Sur le principe des caméras amateurs ou des images retrouvées, (le fameux found-footage), les deux cinéastes ont creusé la thématique d’une invasion inexpliquée de zombies, venant tour à tour perturber un immeuble puis un mariage puis une ville toute entière. Paco Plaza poursuit désormais son chemin en solo et s’inscrit avec Veronica dans une longue suite de films ayant pour toile de fond ces entités maléfiques prenant possession de jeunes esprits fragiles.
Un des films pionniers en la matière reste évidemment L’exorciste de William Friedkin, sorti en 1973, lui aussi tiré de faits aussi terribles qu’avérés, racontant comment la vie d’une jeune fille allait être dévastée par Pazuzu, un démon au nom de joueur de foot mais dont la grande spécialité était non pas le retourné acrobatique mais le vomi tout vert et les gros mots les plus épouvantables… Dans la foulée, Shining, Amytiville, Evil dead ou Poltergeist pour n’en citer que quelques-uns ont poursuivi le mouvement, jusqu’aux récents Paranormal activity, Insidious et autres Conjuring…
PARCE QU’IL n’y a pas que les films Blum House qui ont renouvelé le cinéma horrifique : ce cas espagnol prouve la vigueur du genre bien au-delà d’Hollywood…
