Pourquoi regarder RAMONA FAIT SON CINEMA d’Andrea Bagney ?

Tout commence par une énorme coïncidence… et un coup de foudre. Ramona, venue repérer l’endroit où elle doit passer une audition le lendemain pour un film, fait la rencontre dans un bar d’un certain Bruno… qui s’éprend aussitôt d’elle. Or, Bruno n’est autre que le réalisateur du film pour lequel la jeune Madrilène va auditionner.

Tourné en noir et blanc (avec quelques séquences en couleurs), Ramona fait son cinéma dresse le portrait d’une trentenaire à la croisée des chemins amenée à s’interroger sur ses choix de vie, à l’heure où elle entend se lancer dan une nouvelle carrière professionnelle. Heureuse avec son petit ami, elle n’est pas insensible à la passion dévorante du metteur en scène.

La vie, l’amour, le cinéma… Avec cette comédie douce-amère, l’Espagnole Andrea Bagney signe son premier long métrage. La  réalisatrice confie que Frances Ha de Noah Baumbach et Manhattan de Woody Allen ont été deux références très inspirantes pour dérouler l’histoire de cette jeune femme en proie au doute mais au dynamisme inaltérable. Andrea Bagney a d’ailleurs réalisé Ramona fait son cinéma « dans l’espoir d’inciter chacun, jeune ou vieux, à être honnête avec soi-même ».

Avec son découpage en chapitres, Ramona fait son cinéma affiche d’emblée un goût pour des formes aujourd’hui classiques. On peut penser, par exemple, à Vivre sa vie de Godard, composé de douze tableaux. De fait, la Nouvelle Vague semble être une référence marquante pour la réalisatrice si l’on songe au plan final, clin d’œil au regard-caméra de Jean-Pierre Léaud qui clôt les 400 coups de Truffaut.  » Je voulais rendre hommage aux films que j’aime, fait remarquer Andrea Bagney,  et faire de Ramona un personnage important : pas petite et indé, mais grande et classique. Pour moi, l’acte de filmer est un geste poétique en soi. C’est en partie pour cela d’ailleurs que nous avons choisi de tourner en 16mm. Nous racontions l’histoire de Ramona, mais nous avions en même temps une conversation avec les nombreux réalisateurs qui nous ont inspirés. » 

Ramona fait son cinéma marque les débuts à l’écran de Lourdes Hernandez. Avant ce premier rôle, sous le pseudonyme de Russian Red (nom d’un des rouges à lèvres qu’elle porte), la comédienne s’est fait connaître comme chanteuse et a sorti en 2008 l’album « I Love your Glasses », suivi de deux autres. Installée à Los Angeles, elle s’est également lancée dans diverses expériences artistiques. Andrea Bagney l’a repérée, par hasard, via Internet, en tombant sur une vidéo où elle interprétait une de ses anciennes chansons en version acoustique. Immédiatement, elle a su qu’elle avait trouvé sa Ramona.

« Toute ressemblance entre Ramona et Lourdes (une chanteuse qui a cessé de chanter, une femme qui étudie la traduction) est totalement fortuite », souligne la réalisatrice qui voit dans cette coïncidence un effet de la magie du cinéma. Lourdes Hernandez était en quelque sorte prédestinée à tenir ce rôle. Le personnage de Ramona en revanche a emprunté une partie de ses peurs et de ses rêves à celle qui l’a imaginée et filmée. Andrea Bagney ajoute que le personnage de Bruno tient aussi d’elle : « C’est marrant parce que les gens présument que, comme je suis une femme, j’ai écrit le personnage de Ramona en y injectant des bribes de ma propre personnalité, mais personne ne semble vouloir comprendre que, finalement, c’est de Bruno dont je suis la plus proche ! »


PARCE QUE le film a été tourné pendant la pandémie en 2021 dans un Madrid désert quasi surréel.

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