Il est des films qui réussissent un véritable exploit : rendre sympathiques et touchants des personnages qui, de prime abord, ne le sont pas du tout ! Prenez Mikey Saber, le « héros » de Red Rocket. Egocentrique, vaguement dealer, opportuniste : pas grand-chose à sauver me direz-vous chez cette ex star du porno désormais sans argent ni avenir. De retour dans sa petite ville du Texas, il va squatter sans aucun scrupule chez son ex-femme, mentant au jour le jour pour se garantir de quoi attendre jusqu’au lendemain, alternant petites combines et plans foireux…
Mais, le film de Sean Baker, (avec Simon Rex en Mikey Saber), étant aussi une jolie fable sur la rédemption et les secondes chances, Mikey va croiser le chemin d’une femme qui pourrait bien l’aider à tourner la page d’un passé pas si glorieux…
Alors attention, on parle bien là d’un ancien acteur X donc vous vous doutez que certaines scènes sont réservées à un public averti, ce qui explique que Red Rocket soit interdit aux moins de 12 ans avec avertissement…
Il est souvent difficile de survivre à une carrière d’athlète de haut niveau. On connait les destins fracassés de ces anciens footballeurs, tennismen ou gymnastes ayant sombré dans l’anonymat voire pire une fois leurs glorieux exploits sur les terrains terminés… Il en est de même avec les stars du porno, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes. Cette profession, alliant le sport d’équipe et l’individuel, offre rarement une reconversion heureuse, à moins soi-même de passer derrière la caméra ou de devenir producteur dans ce style de film. Red Rocket vous a montré la toute petite vie de Mikey Saber, hier au sommet de son art, aujourd’hui oublié, dépassé par plus jeune ou mieux outillé que lui ! D’autres films se sont intéressés aux dangers de ce milieu et à ses mirages.
Dans Boogie Nights en 1997, Paul Thomas Anderson s’intéresse au destin de Dirk Diggler, (formidablement incarné par Mark Wahlberg), jeune homme aux dimensions impressionnantes, devenant en peu de temps un des étalons les plus demandés du porno. Inspiré de la véritable carrière de John Holmes, le film le suit dans son ascension puis sa chute, peuplée de désillusions, de substances interdites et de profiteurs en tous genres… Versant féminin de l’affaire, Lovelace de Rob Epstein en 2013 revient sur le parcours de Linda Lovelace, première star du X, révélée à la fin des années 60 « grâce » au film Gorge profonde, dont le titre explique assez bien les enjeux… Jeune fille naïve, Linda va rencontrer Chuck Traynor, viril et protecteur, qui après avoir filmé leurs ébats va la convaincre d’en faire son métier… Linda lovelace découvrira vite les dessous de cette industrie cannibale, s’y brûlant les ailes, tournant une dizaine de films au total avant de disparaître tragiquement à 53 ans seulement, divorcée et remariée…
Si cette thématique vous passionne, je vous laisse constituer vous-même votre sélection idéale en vous recommandant aussi le formidable documentaire A l’intérieur de la gorge profonde de 2005 qui pénètre tous les ressorts de ce milieu, avec les témoignages de Hugh Hefner, Larry Flint ou John Waters…
PARCE QUE le film ne sombre jamais dans la vulgarité ou la facilité malgré le sujet délicat…