Pourquoi regarder THE TECKMAN MYSTERY de Wendy Toye ?

Après le décès de Martin Teckman, pilote d’essai de l’Armée de l’Air britannique, le biographe Philip Chance est chargé par son éditeur d’écrire un livre sur cette affaire. À cette occasion, l’auteur rencontre la sœur du défunt militaire, Helen, dont il va (bien sûr) tomber amoureux. Mais plus ses recherches avancent, et plus il se rend compte que ce banal fait-divers cache de nombreux secrets. Et bientôt, toutes les personnes reliées à cette affaire commencent à tomber comme des mouches.

On fait difficilement plus méconnue aujourd’hui que cette production de la British Lion Films, réalisée par Wendy Toye en 1954. D’abord danseuse de ballet puis actrice, Toye est devenue par la suite réalisatrice et metteuse en scène de théâtre. On lui doit huit long-métrages ainsi que plusieurs dizaines de pièces. Une artiste prolifique mais désormais complètement oubliée, dont le deuxième long-métrage, The Teckman Mystery, conjugue l’imagerie du film noir hollywoodien avec la truculence du « whodunit » à la Agatha Christie.

Il faut relever que le film transpire la culture britannique par tous les pores, à commencer par son personnage principal, bien éloigné des clichés usuels du genre. Campé avec talent par John Justin, le personnage de Chance est un jeune bourgeois citadin, propre sur lui, flegmatique et malicieux. Un dandy dont l’attitude pourrait évoquer une version plus sobre et moins « bling-bling » d’Hercule Poirot. Un personnage bien plus attachant que les détectives privés sombres et sévères qui pullulent alors à Hollywood, de Humphrey Bogart (Le Faucon Maltais) jusqu’à Fred MacMurray (Assurance sur la Mort).

Il en va d’ailleurs de même pour le personnage féminin. Longtemps avant que la critique de cinéma Laura Mulvey ne développe le concept de « female gaze », le film semblait déjà semer les graines d’un nouveau regard féminin. La femme fatale au cœur du récit n’est ainsi jamais réduite au simple rang d’objet de désir. Certes séduisante, Helen est surtout une femme intelligente, ambiguë, insaisissable et mystérieuse, qui prend vie grâce au talent de la grande Margaret Leighton, vue notamment chez John Ford et Alfred Hitchcock. C’est la complicité de ce tandem qui constitue la clef de voûte de The Teckman Mystery.


PARCE QU’UN film noir britannique et réalisée par une femme, ça ne court pas les rues !

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