Esther Brejon Le Syndrome des amours passées est une comédie romantique sans en être une. Pour remédier à leur infertilité, Rémy et Sandra s’autorisent à coucher avec leurs exes, technique nouvelle censée les aider à concevoir un enfant. Mais le film inverse les postulats classiques, car Sandra a beaucoup plus de conquêtes que son compagnon et Rémy a honte de son faible score…
Les scènes de sexe, qui auraient pu être nombreuses dans le film, ont été imaginées et mises en scène avec une grande inventivité. On ne voit pas de comédiens mimer l’acte mais au contraire réaliser une sorte de danse amoureuse, avec déferlement de couleurs, de costumes et changements de décor. Ces scènes ont été réalisées avec un chorégraphe, et sont tant éblouissantes que comiques, témoignant de l’univers visuel unique des réalisateurs.
Le film ne parle pas tant de désir d’enfants et d’infertilité que d’amour, de désir et de sexe. Il interroge avec humour les piliers de l’hétéronormativité que sont la fidélité et la reproduction. Les personnages sont obligés de transgresser une règle pour réaliser l’autre. Pour les réalisateurs Ann Sirot et Raphaël Balboni, les personnages, même en couple, restent « des êtres désirés et désirants ».
Ce n’est pas la première fois que les réalisateurs Ann Sirot et Raphaël Balboni explorent le thème du couple. Que ce soit dans leurs courts-métrages Fable domestique, Lucha libre ou leur long-métrage Une vie démente, ils explorent avec justesse et second degré ce qui fait et défait le couple aujourd’hui, l’amour et ses contradictions. Leur premier long-métrage, le burlesque Une vie démente (2021), raconte un couple mis à l’épreuve face à la démence d’un parent. Salué par la critique, il avait été sélectionné dans de nombreux festivals et a reçu 7 Magritte en 2022.
PARCE QUE cette comédie tendre et ludique explore avec malice les thèmes des exes et du désir dans le couple.
